Promouvoir la paix et le vivre-ensemble : retour sur les activités de cohésion sociale à Satiri

Dans le cadre de son partenariat avec Action Contre la Faim (ACF), le Collectif Femmes et Solidarité (CFS) a mis en œuvre, du mois de mai à juin 2025, une série d’activités de sensibilisation à la cohésion sociale dans la commune de Satiri, province du Houet. Ces actions s’inscrivent dans le programme transfrontalier YERETALI, dédié au relèvement et à la résilience communautaire.

Pendant plusieurs semaines, les populations de Satiri et des villages environnants (Kadomba, Sala, Mogobasso, Tiarako, Sokourani, Molokadoun et Dorossiamasso) ont été mobilisées autour d’un objectif commun : renforcer les liens sociaux et consolider la paix entre les différentes communautés.

Des activités variées et participatives
Le programme a touché plusieurs couches sociales – jeunes, femmes, leaders communautaires, agriculteurs, éleveurs et personnes déplacées internes (PDI) – à travers :
- Une grande journée communautaire qui a rassemblé six communautés (Bobo, Peulh, Mossi, Samo, Dafing et Bwaba). Cette journée de découverte et d’échanges culturels, organisée le 16 mai 2025, a permis de partager un repas préparé par les femmes, de valoriser les identités culturelles et de renforcer la confiance entre communautés, autorités locales et forces de l’ordre.
- Trois sketchs joués dans des établissements scolaires (Satiri, Sala et Mogobasso) sur des thèmes sensibles : la paix, la citoyenneté, la cohésion sociale et la lutte contre les violences basées sur le genre. Les échanges avec les élèves ont permis de libérer la parole et de sensibiliser la jeunesse à son rôle dans la construction d’une société apaisée.
- Dix-sept groupes de discussion qui ont offert aux participants l’opportunité de réfléchir ensemble aux facteurs fragilisant la cohésion sociale et d’identifier des solutions endogènes pour promouvoir le vivre-ensemble.
- Cinq journées de salubrité (dont une supplémentaire demandée par la population de Tiarako), qui ont contribué à assainir des espaces publics et sensibiliser les habitants sur l’importance de l’hygiène, notamment face aux maladies récurrentes comme la dengue et le paludisme.
Au total, 2 259 personnes ont été directement touchées par ces activités, dont 1 213 femmes et 1 046 hommes.

Des résultats concrets et porteurs d’espoir
Ces actions ont permis :
- De lever les barrières de méfiance entre agriculteurs et éleveurs, chacun s’engageant à respecter les espaces de l’autre.
- De renforcer le rôle des leaders communautaires, des autorités locales et des forces de sécurité comme acteurs de la paix.
- D’impliquer activement les femmes, qui ont trouvé une place centrale dans les échanges et les prises de décisions.
- De sensibiliser les jeunes sur leur rôle crucial dans la prévention des conflits et la promotion du civisme.
L’utilisation d’outils participatifs comme la boîte à images a facilité les discussions, permettant à chacun de s’exprimer librement, même sur des sujets sensibles.

Témoignages marquants
« Les sketchs ont permis aux élèves de prendre conscience de leur rôle dans la promotion de la paix et du civisme. Quant aux journées de salubrité, elles ont donné à la population l’occasion d’assainir leur cadre de vie dans une ambiance conviviale. »
— Boukary Badini, 2ᵉ vice-président de la délégation spéciale de Satiri
« Les activités ont attiré l’attention de tous sur des problèmes souvent négligés, comme la divagation des animaux et les empoisonnements, qui sont sources de conflits. Grâce à ces échanges, les populations sont désormais mieux préparées à prévenir ces tensions. »
— Sambo Gayeri, agent d’action sociale de Satiri
« Les causeries nous ont appris l’importance de recourir à nos personnes ressources locales – chef, imam, pasteur ou catéchiste – pour prévenir ou gérer les conflits. Nous, les femmes, avons été mises au centre du processus, et cela nous encourage beaucoup. »
— Assiatou Traoré, coordonnatrice communale des femmes

Une dynamique à renforcer
Si les activités ont connu un franc succès, certaines limites ont été relevées, notamment la coïncidence avec la saison des pluies, qui a rendu la mobilisation plus difficile. Le CFS recommande donc au partenaire ACF de :
- Poursuivre et intensifier les activités de sensibilisation pour toucher un public encore plus large ;
- Étendre le projet à d’autres communes ;
- Mieux adapter le calendrier aux réalités locales (année scolaire, période agricole).

À travers le projet YERETALI, le Collectif Femmes et Solidarité, avec l’appui d’Action Contre la Faim, a contribué à semer des graines de paix et de solidarité dans la commune de Satiri. Ces actions ont montré qu’avec la participation active des communautés, il est possible de bâtir un avenir basé sur la confiance, la tolérance et le respect mutuel.
Le CFS remercie chaleureusement son partenaire ACF, ainsi que toutes les communautés, autorités et forces vives qui ont rendu cette initiative possible. Ensemble, faisons de la cohésion sociale un pilier durable du développement local au Burkina Faso.

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